Vaccination contre la Covid-19 : dispositif, prise de rendez-vous, calendrier, tout ce qu’il faut savoir

Jeudi 7 janvier, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé qu’au 18 janvier, les plus de 75 ans ne résidant pas en Ehpad pourront à leur tour se faire vacciner contre la Covid-19. Qui peut se faire vacciner ? Vers quels professionnels de santé se tourner ? Nous répondons à vos questions.

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Le gouvernement a promis d'accélérer la campagne de vaccination contre le coronavirus en France et modifie ou détaille régulièrement le calendrier initialement prévu, ainsi que la stratégie vaccinale, en fonction de l'évolution de l'épidémie et de la mise en place logistique de la campagne de vaccination. Lors d’une conférence de presse, jeudi 7 janvier, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé qu’au 18 janvier, les plus de 75 ans ne résidant pas en Ehpad pourront à leur tour se faire vacciner contre le Covid-19.

Comment me faire vacciner ? 

À partir du jeudi 14 janvier 2021, les personnes éligibles qui souhaitent se faire vacciner devront prendre rendez-vous. Pour cela, elles auront trois possibilités : appeler un numéro national, qui n'a pas encore été communiqué, appeler le centre vaccinal local ou réserver un créneau sur le site sante.fr.

"Nous voulons donner accès à cette ligne téléphonique et au site internet jeudi prochain", a déclaré Olivier Véran, qui a promis d'étoffer les moyens de prendre rendez-vous par la suite. "Via ce site, les plus de 75 ans pourront prendre un rendez-vous en ligne pour se faire vacciner dans le centre le proche de chez eux", a déclaré le ministre de la Santé dimanche sur Europe 1

Où se faire vacciner ?

Des centres de vaccination vont être ouverts dans tous les départements de France, promet le gouvernement. La liste des centres de vaccination devrait bientôt être mise à jour sur le site santé.fr. À partir de ce lundi 11 janvier, il y en aura 300, puis 600 à la fin du mois de janvier. Sur place, vous devrez remplir un questionnaire visant à vérifier que la vaccination peut se dérouler dans de bonnes conditions. Il sera possible de voir un médecin. 

La liste complète n'est pas encore connue. Olivier Véran a évoqué "des bus qui pourront circuler" notamment dans les zones rurales, pour permettre au plus grand nombre de se faire vacciner.

Qui peut se faire vacciner à ce jour ?

Le gouvernement a décidé de prioriser les injections en fonction des publics. La vaccination concerne depuis le 27 décembre les résidents des Ehpad (Etablissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) et les résidents des unités de soins de longue durée. Les professionnels exerçant dans ces établissements et étant eux-mêmes considérés comme personnes à risque (plus de 65 ans et/ou présence de comorbidités) sont également vaccinés en priorité. Cela représente environ un million de personnes.

Depuis le lundi 4 janvier, les personnels de santé de plus de 50 ans et/ou considérés à risque ont aussi accès à la première dose du vaccin des laboratoires Pfizer et BioNTech. La vaccination est aussi ouverte aux pompiers et aux aides à domicile de plus de 50 ans depuis le mardi 5 janvier.

Les personnes handicapées hébergées dans des établissements spécialisés et leurs personnels âgés de 50 ans et plus et/ou présentant des comorbidités.

La vaccination étendue le 18 janvier à toutes les personnes de plus de 75 ans

La vaccination va progressivement s'élargir, en s'ouvrant à la population par tranche. Ce calendrier est susceptible d'évoluer en fonction des autorisations de mise sur le marché des différents vaccins et des livraisons.

À partir du 18 janvier, la vaccination sera donc étendue à toutes les personnes de plus de 75 ans, même si elles ne résident pas dans des Ehpad et ne présentent pas de comorbités. "Cela fait cinq millions de personnes", a précisé le ministre de la Santé. Cette phase devrait durer jusqu'à la fin du mois de février. Ces cinq millions de seniors pourront prendre rendez-vous par téléphone ou par internet, mais les inscriptions ne sont pas encore ouvertes.

La vaccination étendue fin février-début mars 2021 aux plus de 65 ans 

Fin février-début mars 2021, les personnes de plus de 65 ans atteintes de pathologies pourront se faire vacciner. Cela représente environ 14 millions de Français, estime le gouvernement. Cette phase s'étendra jusqu'au printemps, probablement jusqu'à la fin du mois de mars.

À partir du printemps 2021, la vaccination sera ouverte aux publics suivants :

  • les personnes âgées de 50 à 64 ans, 
  • les professionnels des secteurs essentiels au fonctionnement du pays en période épidémique (sécurité, éducation, alimentaire), 
  • les personnes vulnérables et précaires,
  • les professionnels qui les prennent en charge, 
  • les personnes vivants dans des hébergements confinés ou des lieux clos.

Enfin, le gouvernement continuera progressivement d'étendre la campagne à toute la population, sans qu'une date ne soit pour l'instant arrêtée. L'objectif est de vacciner 1 million de personnes d'ici fin janvier.

Qui peut vacciner ?

Tous les professionnels de santé, sauf les pharmaciens pour le moment, peuvent participer à la campagne vaccinale, ainsi que les étudiants en santé dans la limite de leurs compétences en matière de vaccination.  Les médecins coordonnateurs des Ehpad peuvent prescrire et administrer les vaccins aux résidents et aux personnels de l'établissement dans lequel ils exercent, en informant les médecins traitants des personnes concernées. 

Les infirmiers peuvent pratiquer les injections des vaccins à condition qu'un médecin puisse intervenir à tout moment. Le médecin généraliste "est au cœur du dispositif, en particulier le médecin traitant" indique le ministère de la Santé sur son site internet. "Cela d’autant plus à partir de l’étape 2, qui concernera près de 14 millions de personnes présentant un facteur de risque lié à l’âge ou une pathologie chronique."

Le vaccin est-il gratuit ?

Les vaccins sont achetés par l'Agence nationale de santé publique qui assure leur mise à disposition à titre gratuit. Un décret du 31 décembre 2020 prévoit pour tous la prise en charge intégrale des consultations pré-vaccinales et de vaccination, ainsi que des frais d'injection du vaccin. Les non assurés sociaux bénéficient d'une dispense d'avance de frais.

Dois-je me faire vacciner si j'ai déjà eu la Covid-19 ?

"Il n’est pas nécessaire, à ce stade, de vacciner systématiquement les personnes ayant déjà été infectées par la Covid-19", indique l'Assurance maladie sur son site internet. 

Vous pouvez donc vous faire vacciner si vous le souhaitez "après échange avec le médecin". Dans ce cas, indique l'Assurance maladie, "il faut respecter un délai minimal de 3 mois après le début des symptômes avant de procéder à la vaccination et ne pas vacciner s’il y a des symptômes persistants".

Une fois vacciné(e), ma vie reprendra-t-elle son cours "normal" ?

Voyager, aller au cinéma, au restaurant, enlever son masque... Nous sommes nombreux à en rêver. Le 7 janvier, Olivier Véran, s'est montré très clair sur BfmTV : "Non, on ne peut pas enlever son masque une fois vaccinécar en l’état actuel des connaissances, les vaccins aujourd’hui disponibles ou en cours de développement réduisent la sévérité des symptômes, mais pas la contagiosité. Il faut donc continuer de porter un masque."

Quels sont les vaccins autorisés en France ? Puis-je choisir mon vaccin ?

La Haute autorité de santé a donné son feu vert à l'utilisation du vaccin élaboré par Moderna, vendredi 8 janvier. Il est livré depuis le lundi 11 janvier, en priorité dans les régions les plus touchées par l'épidémie. C'est le deuxième vaccin autorisé en France après celui de Pfizer/BioNTech, validé le 21 décembre. 

Dès lors, la possibilité pour les patients de choisir leur vaccin se pose. "Nous avons deux vaccins validés, deux vaccins à ARN Messager avec la même efficacité, les mêmes indications. Il n'y a pas lieu de poser la question du choix", a répondu le ministre de la Santé Olivier Véran jeudi 7 janvier. La même logique s'appliquera aux vaccins à venir : "S'ils ont les mêmes indications, les mêmes contre-indications et le même niveau d'efficacité, ils seront proposés indistinctement, comme ce sera le cas dans le monde entier". 

Pourquoi aussi peu de personnes ont été vaccinées jusqu'à présent ?

Le gouvernement a fait le choix de prioriser les publics considérés comme les plus fragiles. 80.000 personnes ont été vaccinées a précisé Olivier Véran le 8 janvier dernier. Loin des centaines de milliers de personnes vaccinées en Allemagne ou au Royaume-Uni.

"On vaccine de plus en plus", a défendu le ministre de la Santé, critiqué pour la lenteur de la campagne. Une montée en puissance permettra d'atteindre un million fin janvier, a-t-il assuré expliquant que la France avait commandé 78 millions de doses d'ici l'été, pour les cinq vaccins les plus avancés.

"A la fin du mois de janvier, nous aurons vacciné plus d'un million de Français", a-t-il promis Olivier Véran sur Europe 1 grâce à deux outils : les centres de vaccinations et le site internet qui sera accessible jeudi. "Nous aurons dix fois plus de centres que la plupart nos voisins pour éviter aux Français de 80 ans de faire trois heures de queue dehors en plein hiver et de parcourir 150 kilomètres pour se faire vacciner", a déclaré le ministre de la Santé. 

"Le nombre de vaccinés dépend de la capacité des laboratoires à produire et fournir les pays qui ont commandé des doses" a-t-il complété. "Nous mobilisons des laboratoires français en capacité d'aider à produire", a assuré le ministre "et nous avons commandé plus de vaccins qu'il n'y en a besoin pour vacciner la totalité de la population française."

Combien de doses ont été commandées ? 

Les contrats avec les laboratoires sont conclus par l’Union européenne. La répartition des doses pré-commandées se fera au prorata des populations des États membres. La France devrait ainsi recevoir 15 % d’un total de 2 milliards de doses déjà réservées à ce jour par l’UE, dont :

  • 300 millions pour le vaccin développé par AstraZeneca et l’Université d’Oxford avec une option de 100 millions de doses supplémentaires
  • 300 millions pour le vaccin de Sanofi avec GSK
  • 200 millions de doses pour le vaccin de Janssen avec une option de 200 millions de doses supplémentaires
  • 500 millions de doses pour le vaccin de Pfizer et BioNTech avec une option de 100 millions de doses supplémentaires
  • 225 millions de doses pour le vaccin de l’Allemand Curevac avec 180 millions en option
  • 160 millions de doses pour le vaccin de Moderna 

Après le feu vert vendredi de la Haute autorité de Santé concernant le vaccin de Moderna, 50 000 doses sont attendues dans l'Hexagone ce lundi. Elles vont être livrées ce lundi pour être acheminées dans le Grand Est, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Paca afin d'être utilisées dans la semaine, a annoncé dimanche le ministère de la Santé. 

Y a-t-il un risque de pénurie de vaccins ?

Comment accélérer la vaccination sans provoquer une pénurie de vaccins ? Équation délicate. En élargissant la vaccination aux pompiers, aides à domiciles et personnels de santé de plus de 50 ans et/ou considérés à risque, en plus des résidents des Ehpad, le nombre de vaccination a réaliser d'ici fin janvier est de deux millions. 

En rajoutant tous les plus de 75 ans à partir du lundi 18 janvier, le public prioritaire pour la vaccination grimpe à 7 millions, selon les calculs de "L'œil du 20h" diffusé sur France 2 le 5 janvier 2021. Sauf que la France ne sera livrée d'ici fin janvier que d'1,4 million de doses du vaccin Pfizer/BioNTech, rappelle le Parisien/Aujourd'hui en France.

500.000 doses de vaccins seront livrées chaque semaine jusqu'à la fin du mois de février. En mars, cette cadence passera à un million de doses hebdomadaires, assure le gouvernement. 78 millions de doses seront livrées avant l'été, entre les cinq principaux vaccins a promis Olivier Véran. 

Le ministre de la santé a d'ailleurs été interrogé sur Europe 1 sur la question du risque de pénurie. "Nous avions la garantie de disposer de 78 millions de doses si tous les vaccins que nous avons acheté sont validés par les autorités sanitaires d’ici à l’été. Mais ce sera sans doute plus", a-t-il déclaré, précisant que la France pourrait monter "jusqu’à 100 millions de doses dans les six prochains mois".

La commission des Affaires sociales du Sénat doit entendre le ministre de la Santé, Olivier Véran, ce mardi 12 janvier sur la gestion de la vaccination.

 

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